Récemment
je suis allé à Washington puis à New York avec un ami allemand. Le
trajet Ithaca-Washington s'est fait en voiture, l'occasion de voir que là-bas ça roule pas comme ici et qu'ici ça ne roule pas non plus comme là-bas.
Aux United
States of America, la voiture est reine, elle reste une composante principale de l'American Way of Life. Sur le campus de Cornell, il est extrêmement
fréquent de croiser des étudiants en voiture (ce qui est à mon avis assez
inhabituel comparé à la France, où les études supérieures ont tendance à
retarder substantiellement le passage du permis ou même du code), et sans
surprise ils ne conduisent pas des Smarts ou des Twingo.
Conséquence directe : au moins à Ithaca, le réseau de bus est complètement pourrave
(bonne chance pour trouver un bus après 21h ; en plus le côté ouest de Cornell
est réputé pour être particulièrement pentu, pas de bol, j'y habite), et le
réseau ferré assez inefficace et cher (les grandes villes étant plus éloignées elles sont d'autant plus avantagées par rapport à des villes de taille moyenne comme Ithaca). L'avion fait exception, seulement parce que
faire New York-San Francisco en voiture, c'est pas génial.
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| Quoique 47 heures de route moi je fais ça à l'aise hein |
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| "Qu'est-ce que j'ai fait encore moi ?" |
Nous voilà donc à hésiter entre le bus, le train ou la voiture pour faire Ithaca-Washington. Pas de bus entre les deux, 6h dans les deux cas, la voiture s'impose. Arrive le moment où il faut réserver, et là tu as l'impression d'avoir 7 ans une seconde fois. Parce que quand à 7 ans ta maman te dit que tu as atteint l'âge de raison, tu te rends compte que - oh, traîtrise ! - ce n'est pas le dernier "âge étape", et qu'il y aura ensuite 12, 16 et 18. Damned. Eh bien là c'est pareil, après avoir été alcohol free avant mes 21 ans, j'ai appris qu'on était - oh, traîtrise ! - obligé de payer un surcoût en dessous de 25 ans et surtout qu'un seul conducteur était autorisé. Je suis sûr qu'à 25 ans j'apprendrai - oh, traîtrise ! - qu'en dessous de 28 ans, on ne peut pas louer une voiture avec comme seul passager un fox terrier borgne. 21 est le nouveau 7.
| "Bouh !" |
Bien entendu, fort de mes longues années d'expériences dans l'art de la conduite, décoré de multiples médailles de bonne conduite, je me suis dévoué pour être le seul et unique conducteur (en vrai, j'étais le seul des deux à avoir une carte de crédit, seul moyen de payement autorisé. Encore une fois, évitez la carte de débit si vous êtes aux Etats-Unis [ça pourrait faire un bon slogan en deux octosyllabes]).
Les américains roulent à droite, les routes sont plus larges tout comme les voitures. Une différence évidente est l'unité de mesure de vitesse, en miles/h. Un peu plus inattendu : apparemment toutes les voitures américaines ont des boîtes de vitesses automatiques, les feux tricolores sont de l'autre côté de l'intersection, il est possible de tourner à droite quand le feu est rouge, et il est même possible de doubler par la droite.
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| "Pas le canard, pas le canard !" |
Reste que les routes américaines sont à peu près aussi passionnantes que de regarder un documentaire traitant de la phobie des canards sur Arte (où on peut aussi apprendre ce qu'est l'anatidaephobie). La vitesse est limitée la plupart du temps à 55 miles/h (88 km/h) et monte de temps en temps - wouhou ! - à 65 miles/h (105 km/h) au maximum - doh ! Mais les américains ont un comportement routier assez intéressant : peu importe la vitesse indiquée, ils roulent à 60 miles/h. Il y a donc deux étapes pour un européen tel que moi. La première, c'est celle où la vitesse est limitée à 65 : là tu te prends pour un pilote, tu doubles tout le monde, le bonheur. Par contre, quand la limite redescend à 55 on fait la connaissance de l'effet Simba. Vous vous souvenez de la séquence où il court au milieu des gnous au début du Roi Lion ? Eh bien quand tu regardes dans ton rétro, et que tu additionnes "je roule à 55, ils roulent à 60"+"on peut doubler par la droite"+"je suis sur la voie centrale d'une route à trois voies" tu obtiens l'effet Simba, c'est-dire-que tout le monde te double de tous les côtés. Et ça fait peur. Mais ce n'est rien comparé à ce canard qui m'observe depuis la fenêtre de l'appartement d'en face, son regard fixe qui me transperce de part en part, ce...




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